Select Paris

Le cadre est charmant et le service parfait, nous avons été très bien conseillé pour le choix des vins. Les plats sont savoureux nous avons passé un bon moment.

Le toponyme Montparnasse viendrait du mont Parnasse, la montagne en Grèce où vivaient les Muses selon la mythologie. Pour plaisanter, c’est le nom qu’auraient donné les étudiants du Quartier latin à un amas de gravats qui se situait avant 1725 au carrefour du boulevard Raspail et du boulevard de la Fronde (aujourd’hui boulevard Montparnasse, créé entre 1720 et 1760), carrefour baptisé place Pablo-Picasso en 1984. Si cet amas d’immondices verruqueux a disparu depuis belle lurette, nivelé par l’urbanisation du quartier, le nom est resté et un carré de brasseries remarquables autour du métro Vavin : la Coupole, que j’ai déjà chroniquée, le Dôme, la Rotonde et le Select ; précède l’emplacement de ce mythique monticule. Le Select fêtant pile-poil ses cent ans cette année, je me faisais un devoir d’aller y faire un tour. Sous une pluie battante, mais qu’importe, l’accueil chaleureux me la fit oublier sur-le-champ. À l’apéritif, je me replonge nostalgiquement dans les années soixante avec un guignolet « on the rocks » et quelques bretzels et olives dénoyautées conventionnels. Les œufs bio mimosa à la truffe servis sur un mesclun passent tout seuls, mais avec brio, leur examen d’entrée. Je note au passage que ce mesclun n’en est pas un. Du niçois « mesclum » = mélange, il devrait être composé d’au moins cinq variétés de feuilles de salade différentes. Ici, il n’y avait que de la feuille de chêne. À nouveau quelques feuilles de chêne sur mon goûteux trio de côtes d’agneau (c’est la pleine saison) et sa caponata, arrosé d’un joli saumur-champigny François Xavier Barc, Les Calcaires. Une tarte citron façon Select, à la fois onctueuse et croustillante, vient clôturer ce délicieux déjeuner. Comptez 80 € pour ce nouveau moment de plaisir. Comme aurait pu conclure François-Régis Gaudry, au Select, on se délecte !